extraits de Son@rt 014 : Words around the World

Ezra Pound
Festival de Spoleto, Italie, 1972 extrait d'un Cantos

Ezra Pound (Haley, Idaho, U.S.A., 1885 - Venise, Italie, 1972), extrait d'un des Cantos. Enregistré au festival de Spoleto de 1972, où il intervint, invité par Ugo Dadone. Lawrence Ferlinghetti (Saturday Review) raconte ainsi cette soirée :
"Il fut présenté par Desmond O'Grady, un jeune poète-professeur irlandais de ses amis. Tous se levèrent, se retournèrent et levèrent la tête pour regarder Pound dans sa loge en applaudissant. Un microphone arrivait presque jusqu'à lui... Sa vieille amie lui mit enfin un poème dans la main. Sa mâchoire commença à remuer, puis, au moins une minute plus tard, la voix sortit, inaudible. Un jeune Italien rapproche le microphone de son visage, le maintint à cet endroit, et la voix nous parvint, fragile mais obstinée, plus haute que je n'aurais cru, frêle, douce et monotone. Le silence était tombé d'un coup sur la salle. La voix me renversa, si douce, frêle, fragile, mais si volontaire... Aveuglé je sortis de la loge par la porte de derrière..., je descendis, je sortis vers le soleil, en pleurant."

Robert Lax
Ile de Patmos, mars 1983 - One Island


Robert Lax (1915-2001) One Island, enregistré sur l'île de Patmos le 18 mars 1983. Ce poème a été écrit dans 'île de Gomera aux Canaries, une île volcanique avec des rochers noirs, des vignobles. Il a été écrit en "termes minimalistes", évoquant juste ce qu'il pouvait voir, entendre et sentir.

Augusto de Campos
Cidade/City/Cité, 1963




version enregistrée en 1991 avec la collaboration musicale de Cid Campos. Augusto de Campos est l'un des créateurs du mouvement de Poésie Concrète, auteur notamment de Poetamenos (1953), de Despoesia (1994) et de Não Poemas (2008). Cidade/City/Cité (1963), version enregistrée en 1991 avec la collaboration musicale de Cid Campos. Augusto de Campos est l’un des créateurs du mouvement de la Poésie Concrète, auteur notamment de Poetamenos (1953), de Despoesia (1994) et de Não Poemas (2008). Il s’agit ici d’un poème trilingue qui réunit en une seule ligne de mots, avec des formants équivalents en portugais, français et anglais, les mots « atro-cidade, atro-city, atro-cité » à « vora-cidade, vora-city, vora-cité ».  Dans le final émergent, comme des mots isolés, comme s’ils étaient dévorés par le dernier mot (« vora ») les mots « cidade », « city », « cité », sujet réel du poème qui naît du chaos et de l’ordre.

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