extraits de Son@rt 027 |
Jean-Clarence Lambert Limbo Fragment IV :
Delia :
Dans les années 1950, alors que la poésie en France ahanait dans le post-surréalisme et l'hermétisme frigide, Jean-Clarence Lambert est parti "à l'aventure dans les dimensions cachées du langage", comme l'écrira Henri Lefebvre. En dialogue avec ce que les arts visuels (Duchamp, Cobra) et la musique (Varèse, Boulez, Schaeffer, Cage) produisaient de plus novateur, Jean-Clarence Lambert multiplie les expériences poétiques. A Paris ou Tokyo, Stockholm ou Mexico, Amsterdam ou Varsovie, Rome ou Téhéran, Phnom Penh ou Medellin, Dakar ou Casablanca, il donne des lectures et des conférences, il suscite des expositions et des évènements inter-arts, il publie en toutes langues des livres qui transgressent allègrement les catégories artistiques. Des moments marquants ont été le Domaine poétique (1961-65) avec François Dufrêne, Robert Filliou, Ghérasim Luca, Brion Gysin, le groupe Fluxus etc., ainsi que les spectacles Arts du langage de la Biennale de Paris. Jean-Clarence Lambert a entamé aussi avec le compositeur et musicologue Jean-Yves Bosseur une collaboration multiforme qui est allée du récital avec improvisation (Cobra Concert au Musée d'Amstelveen, Trillali Trillala au Festival de Poésie de Paris) au théâtre musical (Les Labyrinthes, Fondation Gulbenkian à Lisbonne). Les poèmes extraits des deux recueils Code (Le Soleil Noir, 1967) et Laborinthe (Bibliopus, 1973) ont été enregistrés à Paris par Jean-Clarence Lambert le 22 juillet 2001 et sont accompagnés de compositions originales de Jean-Yves Bosseur. Selon Jean-Yves Bosseur, la relation au texte n'obéit pas à un quelconque principe de correspondance analogique, mais doit plutôt témoigner d'une quête commune exprimée par le poète au moyen du verbe et par le compositeur "au travers d'une organisation de structures musicales dotées d'une logique qui leur est propre".
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